Alex Bellemare, nouveau professeur au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, explore les liens entre fiction et savoir en s’intéressant aux textes oubliés ou marginalisés de l’histoire littéraire. Pour lui, la littérature constitue une véritable fabrique du monde, capable de réfléchir les dimensions philosophiques, sociales et politiques de son époque.
Formé à l’UdeM, Alex Bellemare s’est d’abord penché sur les corpus « mineurs », interrogeant les mécanismes qui définissent le canon littéraire. Son mémoire sur le Roman comique de Paul Scarron a mis en lumière une poétique de l’insubordination, tandis que son doctorat, mené en cotutelle avec la Sorbonne Nouvelle, a porté sur les récits de voyages imaginaires du 18e siècle, entre utopies égalitaristes et critiques sociales.
S’il défend les siècles anciens, le professeur insiste sur leur actualité brûlante : débats économiques des physiocrates, préoccupations environnementales ou encore échos à l’écoféminisme. Il rappelle que la littérature du 18e siècle ouvre des espaces de réflexion toujours pertinents pour penser nos sociétés contemporaines.
À l’automne, il enseignera un cours de méthodes critiques, et à l’hiver, un séminaire sur la littérature du 18e siècle où il fera dialoguer auteurs canoniques et voix oubliées. Son approche illustre une conviction forte : la fiction n’est pas seulement divertissement, elle est un outil de production de savoir et d’imagination collective.