La cheffe d’Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a pris la décision d’exclure son candidat Alexandre Giasson de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve suite à de nouvelles allégations concernant son comportement. Cette décision survient après plusieurs jours de controverse autour des propos injurieux publiés par le candidat sur les réseaux sociaux.
Un revirement de situation
Plus tôt lundi, Mme Martinez Ferrada avait défendu son candidat en affirmant que « les gens ont le droit de se tromper dans la vie et les gens ont le droit à une deuxième chance ». Cependant, en fin d’après-midi, elle a annoncé avoir reçu de « nouvelles informations concernant d’autres comportements d’Alexandre Giasson », l’amenant à lui demander de « mettre immédiatement fin à sa campagne ».
L’équipe d’Ensemble Montréal n’a pas précisé la nature exacte de ces nouvelles allégations qui ont motivé l’exclusion du candidat.
Des propos controversés qui ont fait surface
Alexandre Giasson était sous le feu des critiques depuis plusieurs jours en raison de commentaires dénigrants publiés sur les réseaux sociaux. Parmi ses cibles figuraient plusieurs élus municipaux, dont le conseiller Éric Alan Caldwell de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, qu’il avait qualifié de « gros tas de marde désuet ».
Le candidat s’en était également pris au maire de Québec, Bruno Marchand, le traitant de « grand narcissique » avec de « sérieux problèmes mentaux » et d’« enfant gâté en crise » dans le cadre de critiques sur le projet de tramway à Québec.
Giasson avait aussi visé le groupe Mères au front concernant la collecte des ordures, écrivant que le groupe « veut élever leurs enfants dans une porcherie et ça l’air qu’on va tous payer le prix ». Il avait même publié des commentaires insultants à l’encontre de la chroniqueuse Denise Bombardier dès 2009.
Des excuses présentées avant l’exclusion
Avant son exclusion, Alexandre Giasson avait présenté des excuses publiques en début d’après-midi lundi. « Je voulais m’excuser à M. Marchand et à tout le monde que j’ai pu accrocher ces dernières années », avait-il déclaré dans une courte vidéo sur Facebook.
« Je suis assez honnête, humble et intègre pour le regretter et m’excuser auprès de ces personnes que j’ai pu froisser au passage », avait-il ajouté en entrevue avec LCN, expliquant avoir « perdu son sang-froid » suite à des frustrations liées à son implication citoyenne.
Le candidat avait également mentionné qu’il souhaitait « devenir un exemple pour tous ceux qui militent de façon négative en décidant de tourner la colère en positif ».
Une pression politique grandissante
Le chef de Projet Montréal, Luc Rabouin, avait réclamé lundi matin le retrait immédiat d’Alexandre Giasson, estimant que son exclusion était « le minimum ». « C’est quelqu’un qui agresse les gens systématiquement depuis longtemps. Il n’a pas de limites. À un moment donné, moi les excuses, ce n’est pas suffisant », avait-il affirmé.
Du côté de Québec Forte et Fière, le parti du maire Marchand, on n’avait pas demandé explicitement l’exclusion du candidat, mais le porte-parole Alexis Tremblay avait souligné qu’« il faut savoir tracer la ligne entre la critique qui est saine en démocratie et les commentaires violents et haineux ».
« Si ces propos sont tolérés par les partis et leur chef, ça en dit surtout long sur les valeurs qu’ils sont prêts à accepter au sein de leur parti », avait-il ajouté.
Un enjeu pour la campagne électorale municipale
Cette affaire survient en pleine campagne électorale municipale à Montréal et soulève des questions importantes sur le processus de sélection des candidats et les standards de comportement attendus des aspirants élus municipaux.
Alexandre Giasson avait indiqué que le parti et sa cheffe, Soraya Martinez Ferrada, étaient au courant de ses propos passés au moment où il avait été contacté pour être candidat à l’élection municipale, ce qui soulève des interrogations sur le moment où la ligne a été franchie.
L’exclusion d’Alexandre Giasson d’Ensemble Montréal marque un tournant dans cette controverse qui a dominé l’actualité politique montréalaise ces derniers jours, rappelant l’importance du civisme et du respect dans le débat politique municipal.