Des citoyens en « prison » dans leur propre ville
Le chantier massif sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste et Saint-Francis génère des bouchons monstres dès l’aube : certains habitants doivent quitter leur domicile à 4h ou 5h du matin pour arriver à l’heure au travail à Montréal. Selon Lyndzay Chartrand Lacombe, « Il est presque impossible de circuler à Châteauguay à n’importe quel moment de la journée ». Jean-François Valade décrit 30 à 40 minutes pour franchir les limites de la ville, tandis qu’Ally Voysey affirme qu’il est plus rapide de parcourir certains trajets à pied que d’utiliser la voiture.
Feux rouges clignotants et fermetures successives
Les travaux de modernisation imposent depuis octobre la fermeture de certaines voies et la mise en place de feux clignotants, aggravant la congestion et la précarité pour traverser la ville en sécurité. Selon la Ville, il s’agit d’un mal nécessaire pour réaménager les axes principaux et préparer l’avenir, mais les citoyens se plaignent d’une absence de médiation et de mesures concrètes pour diminuer le chaos.
Impact dans les secteurs voisins et sur Kahnawake
La congestion déborde des frontières de Châteauguay, impactant Kahnawake, la route 132 et l’axe Honoré-Mercier. La police Mohawk doit renforcer la gestion du trafic sur la route 207. Des détours obligatoires alourdissent les trajets de plusieurs kilomètres, poussant des automobilistes à emprunter des rues résidentielles habituellement calmes.
Une croissance démographique rapide, des infrastructures sous pression
La population de Châteauguay passe de 41 000 en 2001 à plus de 53 000 en 2025, soit l’une des croissances les plus rapides de la Rive-Sud, confirmée par l’Institut de la statistique du Québec. Pourtant, de nombreux résidents estiment que la ville tarde à adapter ses infrastructures à cette réalité : écoles, transport collectif et réseaux routiers peinent à suivre le rythme du développement.
Un calendrier contesté par les citoyens
Beaucoup remettent en cause la période choisie pour les travaux, qui coïncide avec la rentrée scolaire et une fréquentation élevée du réseau. Certains regrettent l’absence de police pour aider la circulation et dénoncent l’impossibilité de se déplacer ou de revenir dans la ville pendant des heures. Le transport collectif est lui aussi fortement perturbé, avec des temps de trajet multipliés.
