Un bras de fer qui s’envenime
Depuis plusieurs mois, les négociations entre la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) et le gouvernement provincial piétinent. Le lien de confiance, notamment avec le ministre de la Santé Christian Dubé, est rompu, poussant les médecins à solliciter l’intervention directe du premier ministre François Legault. À la veille d’une décision majeure, la tension monte et le spectre d’une loi spéciale visant à forcer les professionnels de la santé à accepter de nouvelles conditions de rémunération se précise.
Une loi spéciale aux conséquences majeures
Jeudi 23 octobre, François Legault annonce vouloir déposer une loi spéciale dès le lendemain si aucun accord n’est conclu avec les fédérations médicales. Cette loi vise à imposer un nouveau cadre de rémunération comprenant notamment la responsabilité collective sur l’accès aux soins, et prévoir que 15% de la rémunération soit liée à l’atteinte de cibles de performance. Le gouvernement assure que des mesures seront prises pour éviter un exode des médecins vers l’Ontario ou les États-Unis.
La réaction des médecins : indignation et appels à la médiation
La FMSQ, par la voix de son président Dr Vincent Oliva, dénonce une manœuvre antidémocratique et une mascarade de négociation. Malgré des tentatives de médiation et une proposition d’arbitrage non exécutoire par la Fédération, le gouvernement aurait privilégié une solution coercitive et rapide, sans tenir compte des parties prenantes. Les médecins spécialistes craignent également une aggravation des conditions de travail et une baisse de l’attractivité du système médical québécois.
Enjeux pour la santé publique et l’accès aux soins
Selon les dernières informations, le projet de loi 106 incarne une révision profonde du contrat social entre médecins et société, modifiant la répartition des primes collectives et les modalités de rémunération. Il vise aussi l’amélioration de l’accès aux soins, particulièrement à Montréal où les citoyens sont également mobilisés sur la fiscalité municipale et les enjeux de santé publique.
