Un face-à-face décisif pour l’avenir économique de la métropole
La communauté d’affaires montréalaise était réunie au Grand Quai du Port de Montréal pour le débat électoral organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Les deux principaux candidats à la mairie, Luc Rabouin (Projet Montréal) et Soraya Martinez Ferrada (Ensemble Montréal), y ont présenté des visions diamétralement opposées du développement de la métropole.
Pour Soraya Martinez Ferrada, Montréal est « au bord du gouffre » et doit impérativement relancer son centre-ville. Elle appelle à miser sur la sécurité, la propreté et la lutte contre l’itinérance pour redynamiser le cœur économique de la métropole. À l’inverse, Luc Rabouin juge le centre-ville « vibrant » et fait du logement le pivot de sa vision économique, promettant « le plus grand chantier d’habitation de l’histoire de Montréal ».
Un rare consensus sur la simplification administrative
Les deux candidats s’accordent sur un point : la nécessité d’alléger la bureaucratie municipale. Rabouin souhaite réduire de moitié les délais d’émission des permis de construction et créer un comité-conseil sur la réglementation. Martinez Ferrada, plus critique, estime que son adversaire n’a pas su appliquer cette simplification dans son propre arrondissement du Plateau-Mont-Royal et promet de ramener les permis « à 90 jours maximum ».
Mobilité : transport collectif versus intelligence artificielle
Sur la question de la mobilité, les visions divergent encore. Rabouin mise sur un réseau de bus express et la réalisation du tramway de l’Est pour soutenir le développement économique. Martinez Ferrada, quant à elle, propose de recourir à l’intelligence artificielle pour mieux coordonner les chantiers et réduire la congestion, tout en renforçant la concertation avec les commerçants et les citoyens.
Logement et développement urbain au cœur des divergences
Martinez Ferrada s’en prend au règlement 20-20-20 de Projet Montréal, qu’elle accuse de décourager les promoteurs. Elle propose des incitatifs fiscaux et des partenariats publics-privés pour construire plus vite, notamment 2 000 logements de transition pour les personnes en situation d’itinérance. Rabouin défend le règlement en plaidant pour sa simplification et rappelle les 560 millions investis par la Ville pour favoriser le logement social et abordable.
Finances publiques : rigueur ou rationalisation ?
Rabouin s’engage à limiter les hausses de taxes municipales entre 2 % et 3 % par année et souligne que Projet Montréal n’a jamais fait de déficit. Martinez Ferrada dénonce pour sa part la croissance des dépenses de 40 % sous l’administration Plante et promet de réduire les effectifs municipaux de 1 000 postes.
Deux visions, un même objectif : relancer Montréal
Le débat de la CCMM aura mis en lumière deux approches distinctes : une Montréal axée sur le logement, la mobilité durable et la planification à long terme pour Rabouin, contre une métropole recentrée sur l’efficacité, le centre-ville et la gestion rigoureuse pour Martinez Ferrada. Deux modèles de gouvernance qui s’affronteront jusqu’aux urnes.
Source : La Presse