Un mouvement nord-américain qui gagne du terrain
Partout en Amérique du Nord, les manifestations du mouvement « No Kings » se multiplient pour dénoncer ce que plusieurs manifestants qualifient de dérives autoritaires du président américain Donald Trump. À Montréal, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce samedi sur la place du Canada, brandissant pancartes et slogans aux messages engagés comme « Pas de couronne pour un clown » et « La science n’est pas un complot libéral ».
L’événement, organisé par la section montréalaise du groupe Democrats Abroad, s’inscrit dans une série de mobilisations continentales visant à défendre la démocratie et les droits civiques.
Des citoyens mobilisés pour la démocratie
« Nous sommes ici parce que la peur, la haine et la cupidité ne doivent jamais guider nos dirigeants », a proclamé Dave Hamelin-Schuilenburg, président de Democrats Abroad Canada. Le rassemblement se déroulait sous le thème humoristique « No Tyrants » — ou « Pas de clowns » —, un clin d’œil à la montée de la contestation dans plusieurs grandes villes du Canada.
Plusieurs participants avaient choisi de se déguiser en clowns pour illustrer leur message. Parmi eux, Karyn More, arborant une perruque orange et un costume exubérant, confiait : « Je me déguise en Trump, car il représente justement ce contre quoi nous manifestons : le populisme déraisonné. »
Un engagement symbolique pour plusieurs expatriés américains
De nombreux manifestants étaient des citoyens américains vivant au Canada, préoccupés par l’état de la démocratie dans leur pays d’origine. Esme Takacs, étudiante à l’Université McGill originaire de Washington, soulignait l’importance du soutien canadien : « Savoir qu’on n’est pas seuls dans ce combat me donne de l’espoir, surtout quand ma propre ville est sous la surveillance de la Garde nationale. »
Même sentiment du côté de Zoe Ley, venue du Michigan : « On a une voix, et il faut s’en servir tant qu’on le peut. »
Un mouvement en expansion
Les manifestations « No Kings » sont orchestrées par le mouvement américain 50501, né en février dernier, et qui organise désormais des rassemblements mensuels à travers les États-Unis et le Canada. La première manifestation, tenue le 14 juin — date du défilé militaire à Washington et anniversaire du président —, aurait mobilisé plus de 5 millions de participants selon les organisateurs.
Avec leur ton à la fois humoristique et dénonciateur, ces mobilisations cherchent à rappeler que la résistance politique passe aussi par la créativité et la solidarité entre citoyens de toutes origines. À Montréal, les pancartes colorées et les discours passionnés ont témoigné d’une seule conviction : la démocratie n’a pas de frontières.