Un verdict attendu dans l’affaire Malo
Jean-François Malo, promoteur immobilier de Joliette âgé de 47 ans, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir ordonné en 2020 une attaque armée contre l’avocat Nicholas Daudelin, alors chargé par Desjardins de procédures judiciaires contre Malo dans un dossier de fraude présumée impliquant plusieurs millions de dollars. Malgré la gravité des faits, Malo a brillé par son absence lors du prononcé de la sentence au palais de justice de Longueuil, le 23 octobre.
Les faits : une attaque violente à domicile
Le 26 mars 2020, deux hommes – Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye et Daouda Dieng – se sont présentés au domicile de Me Daudelin à Mont-Saint-Hilaire. Celui-ci, méfiant, a tenté d’identifier les visiteurs à travers sa porte d’entrée, lorsqu’un coup de feu a été tiré à travers la porte, le blessant sérieusement à la jambe. L’enquête policière, liée à une filature pour fraude, a rapidement permis d’établir des liens entre le véhicule des assaillants et Jean-François Malo, qui avait fourni l’adresse du juriste aux exécutants.
Une peine plus clémente que pour les auteurs
Lors du procès, le juge Denys Noël a souligné que l’attaque visait non seulement un acteur du système judiciaire, mais également la confiance du public envers la justice. Malgré la demande du ministère public, qui plaidait pour une peine entre dix et douze ans, la sentence de Malo s’est avérée inférieure à celle de ses complices : Ndiaye purge neuf ans de prison, Dieng dix ans, ayant été reconnus coupables de crimes avec arme à feu plus sévères au sens du Code criminel.
Un commanditaire en cavale
À la veille de sa sentence, Malo a cessé de se présenter à la cour, invoquant, dans des courriels adressés au juge, des menaces contre sa personne et un manque de protection en cas d’incarcération. Sa disparition a justifié l’émission d’un mandat d’arrêt ; sa compagne a indiqué aux autorités qu’il restait en contact avec sa famille, sans révéler sa localisation précise. Selon la juge et la procureure Tian Meng, il s’agirait d’un choix délibéré de fuiter la justice.
Une affaire symptomatique
La sévérité de la réaction judiciaire traduit la volonté de dénoncer clairement tout acte d’intimidation envers les avocats et le système judiciaire, rappelant la nécessité de protéger ses acteurs. Le dossier reste notamment marqué par la fuite du promoteur, qui contraste avec l’engagement du tribunal à faire respecter la primauté du droit.
