Une mobilisation citoyenne incontournable
Vendredi soir, Montréal a été le théâtre d’une grande marche solidaire réunissant plusieurs centaines de personnes, défenseurs des droits, membres d’organismes et simples citoyens, pour soutenir la population en situation d’itinérance. La marche, partie du métro Mont-Royal, s’est achevée par une vigile émouvante à la place Émilie-Gamelin, marquant la 36ᵉ édition de la « Nuit des sans-abri ».
L’ampleur croissante de l’itinérance
Selon les dernières estimations, on recense désormais environ 10 000 personnes en situation d’itinérance au Québec, dont près de la moitié vivent sur l’île de Montréal. Depuis 2018, la métropole a vu ce chiffre bondir de 33%, une augmentation qui s’explique par les impacts durables de la pandémie, la hausse du coût des loyers et la précarité économique persistante.
Les campements, symbole d’un système à bout de souffle
Dans plusieurs quartiers, la montée des campements d’urgence témoigne de l’échec collectif à offrir des alternatives dignes aux personnes vulnérables. Comme le rappellent les représentants du milieu communautaire, cette situation découle entre autres du manque criant de logements sociaux et des politiques d’exclusion adoptées par certaines administrations.
Témoignages et regards croisés
James Hughes, président de la Mission Old Brewery, a souligné l’urgence d’agir : « Ce soir à Montréal, près de 5 000 à 6 000 personnes n’ont pas de logement, dont environ 1 000 dorment dehors. L’itinérance se normalise, on risque de ne plus voir la souffrance… c’est un danger immense. »
Du côté du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, l’empathie et la tolérance sont présentées comme fondamentales pour rétablir la dignité et la justice sociale : « Nous n’avons pas tous le même parcours. Adoptons l’humanisme et la solidarité, individuellement et collectivement ».
Appels à l’action
Les collectifs présents à la marche réclament sans relâche la création de logements sociaux réellement accessibles, un meilleur accès aux services de base (toilettes, douches, nourriture) et une participation accrue des autorités gouvernementales. Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et d’autres organismes s’unissent pour dénoncer la financiarisation du secteur du logement et la multiplication des mesures anti-sans-abri.
La Nuit des sans-abri : un rappel annuel de la dignité humaine
Événement désormais traditionnel à Montréal, la Nuit des sans-abri rappelle combien la solidarité citoyenne reste essentielle face à une crise qui ne cesse de s’aggraver. Participation, écoute et mobilisation restent les clés pour avancer vers une société plus juste et inclusive.