Home Culture Montréal, terre d’accueil créative : Comment la métropole inspire les artistes internationaux

Montréal, terre d’accueil créative : Comment la métropole inspire les artistes internationaux

by Matilda Honet

Un parcours artistique franco-hellénique au cœur de Montréal

Le parcours de Manolis Antoniou illustre parfaitement l’attrait magnétique qu’exerce Montréal sur les créateurs du monde entier. Arrivé de Grèce en 2014, ce metteur en scène a trouvé dans la métropole québécoise un terrain fertile pour développer son art, naviguant avec aisance entre les langues et les cultures qui caractérisent l’identité montréalaise.

Diplômé en théâtre de l’Université Concordia (2018) et en mise en scène de l’Université d’Ottawa (2022), Antoniou a fondé Boulouki Théâtre en 2017. Sa trajectoire témoigne de la capacité unique de Montréal à accueillir et nourrir les talents internationaux, particulièrement dans le domaine des arts de la scène.

« Petits Appareils » : Une exploration théâtrale du deuil transculturel

Du 28 octobre au 8 novembre 2025, l’Espace Libre présente « Petits Appareils/Small Appliances », une création de Manolis Antoniou qui explore les thèmes universels de la perte et du deuil. Cette pièce met en vedette Louise Bédard, figure emblématique de la danse contemporaine québécoise âgée de 70 ans, dans un monologue poignant se déroulant dans l’intimité d’une cuisine.

L’œuvre trouve ses racines dans l’expérience personnelle du metteur en scène, qui a perdu son père par suicide il y a trois ans. Cette tragédie, vécue loin de sa Grèce natale, l’a confronté au concept de « deuil transnational » – cette forme particulière de chagrin que vivent les immigrants séparés de leur famille et de leurs traditions culturelles lors de moments cruciaux.

Louise Bédard : Une légende de la danse québécoise

Louise Bédard, née le 26 mai 1955 à Drummondville, représente une force vive de la scène artistique montréalaise depuis plus de 30 ans. Cofondatrice de Circuit-Est centre chorégraphique en 1987 et de sa propre compagnie Louise Bédard Danse en 1990, elle a signé plus d’une trentaine de créations chorégraphiques.

Reconnue par le Prix Jacqueline-Lemieux en 1983 et le Prix national Jean A. Chalmers de danse en 1996, Bédard a collaboré avec les plus grands noms de la danse contemporaine québécoise, incluant Jean-Pierre Perreault, Paul-André Fortier et Ginette Laurin. Sa participation à « Petits Appareils » confirme son statut d’interprète d’exception, capable de porter sur scène les émotions les plus complexes.

Le multilinguisme montréalais : Un atout créatif unique

L’expérience d’Antoniou révèle l’une des forces distinctives de Montréal : sa capacité à permettre la coexistence de multiples langues et cultures. Lors de ses entretiens, le metteur en scène passe naturellement du français à l’anglais, puis au grec, illustrant cette fluidité linguistique qui caractérise la vie quotidienne montréalaise.

Initialement attiré par l’esthétique du théâtre francophone québécois malgré sa maîtrise limitée du français, Antoniou a découvert que l’anglais lui servait de pont pour établir des connexions profondes avec ses collaborateurs francophones. Cette approche pragmatique du multilinguisme reflète l’esprit d’ouverture qui fait de Montréal un pôle d’attraction pour les créateurs internationaux.

Une trilogie sur le deuil en développement

« Petits Appareils » constitue le premier volet d’une trilogie consacrée au deuil. Le deuxième projet, actuellement en développement au Théâtre Prospero sous le titre « ne vous faites pas de souci », s’inspire du livre « Des histoires vraies » de Sophie Calle. Cette adaptation explore comment l’art peut donner un sens à la perte et transcender les barrières linguistiques.

Le troisième et dernier volet envisagé par Antoniou prendrait la forme d’une coproduction trilingue entre la Grèce et le Canada, symbolisant parfaitement cette approche interculturelle qui caractérise son travail artistique.

Montréal : Un laboratoire créatif multiculturel

Selon Antoniou, Montréal demeure « un aimant » onze ans après son arrivée. La métropole offre un environnement unique où « tout peut coexister », défiant les tentatives gouvernementales d’imposer une identité monoculturelle. Cette diversité constitue, selon lui, ce qui rend la ville « si intéressante » sur le plan créatif.

L’exemple de ce metteur en scène grec illustre comment Montréal continue d’attirer et de retenir les talents internationaux, offrant un cadre propice à l’épanouissement artistique interculturel. Dans un contexte où les questions identitaires occupent une place importante dans le débat public québécois, le parcours d’Antoniou démontre la richesse créative que génère cette diversité culturelle

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