Une conférence internationale frappée par les refus de visa
Du 5 au 8 novembre, Montréal accueillera plus de 1 500 experts lors du congrès mondial de la Société internationale pour le diabète pédiatrique et adolescent (ISPAD). Médecins, chercheurs et défenseurs des patients étaient attendus de partout dans le monde, notamment de pays à faibles et moyens revenus où l’accès aux soins est limité.
Cependant, les organisateurs dénoncent une vague de refus de visas émis par Immigration Canada à l’encontre de nombreux délégués. Les motifs invoqués sont souvent génériques : fonds de voyage jugés insuffisants ou doutes sur l’intention des visiteurs de retourner chez eux. Ces refus touchent de plein fouet des spécialistes venant d’Haïti, d’Afrique subsaharienne, d’Inde, d’Asie du Sud-Est ou d’Amérique du Sud.
Un obstacle à la collaboration internationale
Les délégués touchés sont parfois les seuls experts du diabète pédiatrique dans leur pays, et leur participation aurait été cruciale pour partager connaissances et bonnes pratiques. Leur absence prive ainsi la conférence d’une précieuse diversité scientifique et compromet la mission d’inclusivité portée par ISPAD.
Cette situation s’inscrit dans une tendance récente au Canada, où le taux de refus de visas pour les chercheurs et experts internationaux, particulièrement issus du Sud global, grimpe en flèche. En 2025, le taux de refus de visas étudiants étrangers a atteint un record de 62%. Plusieurs autres conférences scientifiques ont également souffert de cette politique, au détriment du rayonnement du pays et de la recherche collaborative.
L’appel à l’équité en santé et à l’ouverture
Co-présidentes du congrès, les Dre Julia Von Oettingen (Hôpital de Montréal pour enfants) et Mélanie Henderson (CHU Ste-Justine), appellent le gouvernement canadien à reconsidérer ces décisions et à permettre une véritable égalité d’accès aux échanges scientifiques. « L’avenir des soins du diabète pédiatrique dépend d’une collaboration mondiale et de la libre circulation du savoir », déclarent-elles.
Ce débat soulève plus largement la question du rôle du Canada dans la promotion de l’équité en santé, alors même que le pays souhaite mettre en valeur son expertise dans la lutte contre le diabète infantile et l’innovation médicale.
