Une arrivée émouvante à l’aéroport de Montréal
Ce dimanche 12 octobre 2025, l’épidémiologiste montréalaise Nimâ Machouf a été accueillie en héroïne à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau après une épreuve de plusieurs jours. Arrêtée par les forces israéliennes lors d’une mission humanitaire vers Gaza, la médecin et militante a retrouvé ses proches dans une atmosphère chargée d’émotion.
Des dizaines de membres de sa famille, dont son conjoint Amir Khadir, ancien député de Québec solidaire, ainsi que des militants propalestiniens, s’étaient réunis pour célébrer son retour. Les cris de «Free Palestine!» ont résonné dans l’aéroport, témoignant du soutien indéfectible de la communauté montréalaise envers cette femme engagée.
Une mission humanitaire interceptée en eaux internationales
L’histoire de cette arrestation remonte au 8 octobre, lorsque le bateau humanitaire Conscience, transportant Nimâ Machouf et cinq autres Canadiens, a été intercepté par la marine israélienne. Le navire faisait partie d’une flottille internationale visant à acheminer de l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza, confrontés à une crise humanitaire sans précédent.
L’interception s’est déroulée en pleine mer Méditerranée, à plus de 200 kilomètres des côtes israéliennes, soit en eaux internationales. «C’est de la piraterie maritime, je choisis mes mots», avait déclaré Amir Khadir lors d’une entrevue accordée à l’émission La Joute, dénonçant le caractère illégal de cette opération.
Des conditions de détention difficiles dénoncées
Libérée le vendredi 10 octobre, Nimâ Machouf a dû transiter par Istanbul avant de rentrer à Montréal. Son conjoint a révélé que les humanitaires canadiens ont subi des conditions de détention préoccupantes dans une prison israélienne « relativement infâme pour ses abus».
Selon les témoignages recueillis, le groupe humanitaire aurait été forcé de s’agenouiller à terre, les mains attachées, dans des conditions jugées indignes d’un pays démocratique. «C’est vraiment pour les humilier», a affirmé Amir Khadir, qui a pu s’entretenir avec sa conjointe après sa libération.
Trois Canadiens toujours détenus en Israël
Si Nimâ Machouf et deux autres Canadiens ont pu retrouver leur liberté, trois volontaires humanitaires restent détenus en Israël au moment de publier cet article. Le gouvernement canadien avait exigé leur «libération rapide» dès leur arrestation, soulignant qu’ils se trouvaient en mission humanitaire légitime.
Dans un communiqué, le groupe humanitaire a exprimé ses craintes pour «le bien-être et la santé de toutes les personnes détenues». Ces arrestations soulèvent des questions importantes sur le droit international et la protection des travailleurs humanitaires en zone de conflit.
Un message centré sur la situation à Gaza
Malgré l’épreuve traversée, Nimâ Machouf reste fidèle à son engagement. Amir Khadir a transmis un message clair de sa conjointe : «Ne mettez pas l’accent sur notre sort. Mettez l’accent sur Gaza, parce que par rapport à ce que vivent chaque jour des centaines de Palestiniens qui tombent sous les bombes, ce n’est rien.»
Cette posture illustre l’engagement profond de l’épidémiologiste montréalaise envers les causes humanitaires. Son expérience met en lumière les défis auxquels font face ceux qui tentent de porter secours aux populations civiles dans les zones de conflit.
Réactions politiques et diplomatiques
L’arrestation de citoyens canadiens en eaux internationales a suscité des réactions au niveau fédéral. Le ministère des Affaires mondiales Canada suit le dossier de près et maintient la pression pour la libération des trois Canadiens toujours détenus.
Cette situation soulève également des questions sur la légitimité des opérations humanitaires indépendantes et le respect du droit international en temps de conflit. Pour Amir Khadir, le traitement réservé aux Canadiens reflète celui infligé aux Palestiniens : «Quand on se comporte comme ça avec les Canadiens, imaginez ce qu’ils font aux pauvres Palestiniens.»
Un symbole de solidarité montréalaise
L’accueil chaleureux réservé à Nimâ Machouf à son retour témoigne de l’importance de la solidarité internationale au sein de la communauté montréalaise. Son courage et son engagement inspirèrent nombre de citoyens sensibles aux enjeux humanitaires mondiaux.
Alors que la situation à Gaza demeure critique, l’histoire de Nimâ Machouf rappelle l’importance du travail humanitaire et les risques que prennent ceux qui décident de porter secours aux populations en détresse, indépendamment des frontières et des contextes politiques.
