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Saisie record de 183 000$ de contrebande dans deux prisons montréalaises

by Matilda Honet

Les Services correctionnels du Québec viennent de porter un coup majeur à la contrebande en milieu carcéral. Le 7 octobre 2025, une opération menée aux établissements de détention de Montréal et de Rivière-des-Prairies a permis d’intercepter des objets prohibés avant même leur entrée dans les murs, pour une valeur institutionnelle estimée à plus de 183 000 $. Parmi les articles saisis figurent du tabac, des stupéfiants et des téléphones cellulaires, des objets convoités qui alimentent le marché noir derrière les barreaux.

Cette saisie record s’inscrit dans une lutte intensifiée contre la contrebande en détention, un phénomène persistant qui compromet la sécurité des établissements carcéraux montréalais. La vigilance accrue du personnel correctionnel et les nouveaux dispositifs technologiques déployés depuis 2023 commencent à produire des résultats tangibles dans la région de Montréal.

Les détails de l’interception du 7 octobre

L’intervention des agents correctionnels a ciblé spécifiquement les tentatives d’introduction de marchandises illicites dans deux institutions montréalaises. Le tabac représente traditionnellement une part importante de ces saisies, sa valeur étant multipliée par dix à l’intérieur des murs. Les drogues, quant à elles, constituent un problème de sécurité majeur, alimentant dépendances et tensions entre détenus.

Les téléphones cellulaires demeurent parmi les objets les plus recherchés par les personnes incarcérées. Ces appareils permettent de maintenir des communications non surveillées avec l’extérieur, facilitant parfois la coordination d’activités criminelles. Leur interception représente donc une victoire importante pour les autorités correctionnelles.

Sécurité et lutte contre la contrebande en milieu carcéral

Depuis l’annonce d’investissements majeurs de 35,8 millions de dollars en octobre 2023, le ministère de la Sécurité publique du Québec a déployé un arsenal de mesures technologiques et infrastructurelles pour contrer l’introduction d’objets prohibés dans les établissements de détention.

Parmi les dispositifs déployés figure une nouvelle génération de détecteurs anti-drones plus performants. Ces systèmes répondent à une réalité préoccupante : les drones sont devenus un vecteur privilégié pour livrer des colis de contrebande directement aux fenêtres des cellules. Selon les données du ministre François Bonnardel, 70 % de ces tentatives de livraison sont désormais interceptées.

Des clôtures autoportantes et des grillages aux fenêtres ont également été installés dans plusieurs établissements, notamment à Rivière-des-Prairies où ils se sont avérés particulièrement efficaces. Ces barrières physiques visent à empêcher tout accès direct aux fenêtres depuis l’extérieur.

Les points d’entrée ont également été renforcés avec des détecteurs à balayage corporel de dernière génération et des arches de sécurité. Ces technologies permettent de détecter des objets dissimulés dans les cavités corporelles, une méthode couramment utilisée pour introduire de la contrebande. Des appareils de détection de téléphones cellulaires et des détecteurs mobiles à rayon X complètent cet arsenal technologique annoncé en juin 2025.

Le gouvernement québécois a également obtenu en février 2025 l’autorisation d’Ottawa pour utiliser des brouilleurs d’ondes afin de neutraliser les communications non autorisées via téléphones cellulaires à l’intérieur des établissements de détention.

Évolution de la contrebande à Montréal

L’année 2025 a été marquée par plusieurs saisies majeures dans les établissements carcéraux montréalais, illustrant l’ampleur persistante du phénomène malgré les mesures déployées.

En mai 2025, une opération à la prison de Bordeaux (l’Établissement de détention de Montréal) a permis de confisquer 66 téléphones cellulaires, plus d’un kilogramme de tabac, plus de 700 grammes de stupéfiants, 10 pics artisanaux et couteaux, ainsi que 17 outils divers. Cette saisie, effectuée dans un secteur comptant environ 300 détenus, représentait une valeur institutionnelle de 345 000 $.

Quelques jours plus tard, une fouille au centre de détention de Rivière-des-Prairies a permis de saisir de la drogue, du tabac et un téléphone cellulaire pour une valeur de 57 000 $. En juillet 2025, une nouvelle intervention à Bordeaux a révélé du tabac et des stupéfiants d’une valeur de plus de 90 000 $.

Ces chiffres démontrent que la contrebande constitue une industrie lucrative en milieu carcéral. Les prix pratiqués derrière les barreaux sont considérablement gonflés : un paquet de cigarettes peut se vendre jusqu’à dix fois son prix normal, tandis que les drogues atteignent des valeurs stratósphériques. Cette réalité économique crée de puissants incitatifs pour les tentatives d’introduction de marchandises prohibées.

Le ministère de la Sécurité publique publie désormais des données statistiques mensuelles sur les services correctionnels, permettant de suivre l’évolution de la situation. Ces rapports témoignent de l’engagement des autorités à maintenir la transparence tout en intensifiant leurs efforts pour contrer ce fléau.

La lutte contre la contrebande en milieu carcéral demeure un défi constant qui nécessite une vigilance permanente du personnel correctionnel. Les investissements technologiques et infrastructurels réalisés depuis 2023 commencent à produire des résultats mesurables, mais la bataille est loin d’être terminée. Chaque saisie, comme celle du 7 octobre, représente une victoire importante pour la sécurité des établissements et de leurs occupants.

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