La situation se tend à nouveau au sein de la Société de transport de Montréal (STM) alors que, dans la foulée des récentes mobilisations du personnel d’entretien, ce sont désormais les 4 500 chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro qui menacent de déclencher une grève. La section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affiliée à la FTQ, a fait installer des panneaux publicitaires affirmant qu’un arrêt de travail serait « bientôt en grève ».
Un contexte de négociation difficile
Pour l’instant, aucune date officielle n’a été fixée par le syndicat, qui n’a pas encore émis d’avis formel de grève. Ce mouvement s’inscrit dans un climat déjà tendu : le syndicat, réputé pour sa modération, n’avait pas débrayé depuis près de 40 ans, ce qui souligne la gravité du litige actuel avec la STM. Les négociations achoppent principalement sur les conditions de travail et la reconnaissance des efforts des employés, des enjeux mis en lumière lors de la grève récente du personnel d’entretien qui avait limité les services de bus et métro aux seules heures de pointe durant deux semaines fin septembre.
Enjeux stratégiques : le transport au cœur de Montréal
Le syndicat des chauffeurs représente le cœur du réseau de transport, celui qui assure la mobilité quotidienne de centaines de milliers de Montréalais. Un arrêt de travail prolongé de ce groupe paralyserait la métropole et aurait des répercussions majeures pour les usagers, le centre-ville et les commerçants, déjà impactés par les perturbations récentes liées aux grèves des travailleurs d’entretien.
Le bras de fer continue
La direction de la STM et les représentants syndicaux poursuivent des discussions, mais le dialogue demeure difficile. Récemment, le syndicat des employés de maintenance déplorait une « inflexibilité » de l’employeur, et le recours à la médiation provinciale n’avait pas permis de débloquer la situation. Du côté gouvernemental, le ministre du Travail Jean Boulet a exprimé son intention de rencontrer les parties pour favoriser un dénouement, mais n’exclut pas d’autres grèves si aucun terrain d’entente n’est trouvé.
Impact sur les Montréalais et le service
Les retombées potentielles de cette nouvelle grève inquiètent les Montréalais, alors que la STM avait assuré un service réduit lors des mobilisations précédentes. Si la grève des chauffeurs et opérateurs se concrétise, il est probable que le service de transport en commun soit suspendu ou sévèrement limité hors des heures de pointe, incitant les usagers à envisager d’autres alternatives de déplacement.