Home Environnement Une ferme urbaine au cœur de MHM : Scientific Games ouvre ses portes à la communauté

Une ferme urbaine au cœur de MHM : Scientific Games ouvre ses portes à la communauté

by Matilda Honet

Le 4 octobre dernier, l’entreprise Scientific Games a ouvert les portes de son usine de production de jeux de loterie instantanée située dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve pour présenter sa ferme urbaine développée en partenariat avec la Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve (CCHM). Un modèle innovant d’agriculture urbaine qui allie engagement social, sécurité alimentaire et verdissement industriel.

Un partenariat communautaire au service de l’alimentation locale

Depuis 2023, Scientific Games met à disposition de la CCHM un terrain de 2 043 mètres carrés situé à l’arrière de son bâtiment industriel, près de la station de métro Assomption. Cette collaboration entre le secteur privé et l’économie sociale permet à l’organisme communautaire d’exploiter gratuitement et à long terme cet espace transformé en ferme agricole complète.

« Nous cherchions un collaborateur local capable d’exploiter le site à sa juste valeur », explique Marc-André Doyon, vice-président canadien des opérations chez Scientific Games. « La CCHM l’opère pour le bénéfice de la communauté. »

Le site comprend des parcelles maraîchères, une serre, des arbres fruitiers et une ruche, conçus pour maximiser la production agricole en milieu urbain.

Une production impressionnante au cœur de Montréal

La ferme urbaine de Scientific Games a permis de récolter près de six tonnes de fruits et légumes cette année. Cette production s’ajoute à celles d’autres sites exploités par la CCHM dans l’est de Montréal, notamment sur les terrains de la SAQ et de la boulangerie Bimbo.

« L’année dernière, nous avons récolté 15 tonnes de fruits et légumes dans une quarantaine de variétés différentes », souligne Benoist De Peyrelongue, directeur général de la CCHM. Les projections initiales du projet en 2022 visaient 10 tonnes la première année et 15 tonnes en 2023-2024, objectifs largement atteints.

Cette production permet de fournir environ 150 000 repas annuellement et de remplir plus de 2 600 paniers alimentaires, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire du quartier.

Un modèle de redistribution solidaire

Près du tiers des récoltes est redistribué directement à des initiatives communautaires qui approvisionnent les résidents de HLM et les milieux défavorisés. Une autre portion est vendue à l’épicerie solidaire La Collective, avec une tarification sociale offrant jusqu’à 70 % de rabais pour les personnes en situation de vulnérabilité.

Les organismes producteurs en insécurité alimentaire peuvent également s’approvisionner à prix coûtant, tandis que des restaurateurs, des marchés publics et des paniers de saison complètent la chaîne de distribution.

Emploi, formation et réinsertion sociale

Au-delà de la production agricole, les fermes urbaines de la CCHM constituent un outil d’insertion professionnelle. L’organisme offre un parcours de six mois pour les personnes éloignées du marché du travail et un programme de 14 mois spécifiquement conçu pour les personnes neurodivergentes.

Chaque année, environ 350 personnes participent aux activités des fermes urbaines, que ce soit par des ateliers éducatifs, des récoltes collectives ou des initiatives d’entreprises. Les employés de Scientific Games peuvent également faire du bénévolat sur le site.

« C’est une fierté pour nos employés de savoir qu’on a cette ressource qui redonne à la communauté », affirme Marc-André Doyon, soulignant l’impact positif sur le sentiment d’appartenance des travailleurs.

Verdissement des zones industrielles et enjeux environnementaux

Le projet s’inscrit dans les efforts de verdissement des zones industrielles de Montréal, qui représentent certains des plus importants îlots de chaleur urbains. Scientific Games a investi significativement dans le projet, notamment pour la construction d’une clôture et le financement de l’approvisionnement en eau et en électricité.

Toutefois, le développement de nouveaux sites demeure conditionné par la qualité des sols. « Ça dépend de la disponibilité des terrains et de leur propreté. Dans l’est, il y a de la décontamination à faire », précise Benoist De Peyrelongue.

Le projet intègre également une approche d’économie circulaire avec la collecte de compost auprès des entreprises du secteur et l’utilisation de substrat de producteurs de champignons locaux comme engrais biologique.

Un modèle reproductible pour Montréal

Marc-André Doyon estime que ce partenariat pourrait inspirer d’autres entreprises montréalaises. « Des sites non exploités, il y en a plein à Montréal. Il y a vraiment un gros potentiel », affirme-t-il.

La CCHM souhaite d’ailleurs partager son expertise pour accompagner d’autres organismes intéressés par l’agriculture urbaine en partenariat avec le milieu corporatif. L’organisme reste néanmoins prudent quant à une expansion trop rapide, privilégiant d’abord la rentabilité de ses opérations actuelles.

La journée portes ouvertes du 4 octobre a permis aux familles du quartier de découvrir ce projet innovant, de visiter la ferme et de déguster des produits frais issus de la serre, témoignant de l’ancrage local réussi de cette initiative qui allie responsabilité sociale d’entreprise et développement durable.

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