Un rassemblement émouvant à Longueuil
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi 27 septembre dans le secteur St-Hubert, à Longueuil, pour rendre hommage à Nooran Rezayi. Ce jeune homme de 15 ans a été abattu par un policier le 21 septembre, soulevant de nombreuses questions sur les pratiques policières au Québec.
La foule s’est réunie dans un climat de recueillement et de solidarité. Les participants ont marché en silence jusqu’à un terrain voisin où un vigil s’est tenu, mêlant douleur collective, colère face à l’injustice et appels pressants à la justice.
Témoignages bouleversants de la famille
« Sa présence était une lumière dans nos vies », a déclaré la sœur de Nooran, émue aux larmes. Elle a dénoncé un décès survenu « bien trop tôt », exprimant la douleur de toute une famille endeuillée.
Des proches et amis portaient des chandails à l’effigie du jeune garçon, arborant l’inscription « Justice for Nooran ». De nombreuses pancartes affichaient des messages forts : « Police kill » et « Racist police », révélant la frustration de la communauté face aux violences policières.
Enquête controversée du BEI
Bien que l’enquête du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) ait été déclenchée automatiquement, plusieurs voix s’élèvent pour contester son indépendance. La Ligue des droits et libertés fait partie des organisations qui remettent en cause l’objectivité de cet organisme, évoquant ses liens étroits avec les corps policiers.
Selon les premiers témoignages recueillis, Nooran Rezayi n’était pas armé au moment de la fusillade. Cette information cruciale soulève des interrogations majeures sur les circonstances de cette tragédie.
Réactions politiques et revendications
Sur place, le député de Québec solidaire Andrés Fontecilla a souligné l’urgence de la situation : « La confiance entre la population et la police est fragilisée à chaque fois qu’un drame comme celui-ci survient ». Ses propos résonnent particulièrement dans le contexte actuel des relations police-citoyens au Québec.
D’autres intervenants ont profité de cette tribune pour dénoncer le profilage racial systémique. Ils ont également pointé du doigt le manque flagrant de protection envers les jeunes issus de l’immigration, population particulièrement vulnérable face aux abus de pouvoir.
Mobilisation continue et revendications concrètes
Le rassemblement, soigneusement encadré par des organisateurs appelant au calme et à la dignité, s’est déroulé sans incident majeur. Cette organisation exemplaire témoigne de la maturité du mouvement citoyen.
Une seconde manifestation est d’ores et déjà prévue dimanche devant le quartier général de la police de Longueuil. Les participants y réclameront notamment le port obligatoire de caméras corporelles pour tous les policiers québécois, une mesure de transparence réclamée depuis des années par les groupes de défense des droits civiques.
Cette mobilisation citoyenne s’inscrit dans un mouvement plus large de questionnement des pratiques policières à travers la province, et illustre la détermination de la communauté à obtenir justice pour Nooran Rezayi.